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Le guide complet des coliques de bébé

Bébé qui pleure

Quelques généralités sur les coliques du nourrisson

Quels sont les symptômes ? Par quels critères les coliques se définissent-elles ?

On parle de coliques lorsque le bébé pleure plus de 3 heures par jour durant au moins 3 jours par semaine pendant au moins 3 semaine.

Elles apparaissent souvent au même moment tous les jours, plus fréquemment l’après-midi, le soir et la nuit et durent 2 à 3 heures de suite.1,2

Quelle est la proportion de nouveaux-nés touchés par les coliques ?

On estime que les coliques touchent entre 3% et jusqu’à 40% des nourrissons âgés de 2 semaines jusqu’à 3 mois.3

Y a-t-il des facteurs de risque ?

On peut citer un certain nombre de facteurs qui augmentent le risque qu’un bébé souffre de coliques :

La fumée

Une cigarette posée sur un cendrier

Photographie de Tomasz Sienicki

Durant ou après la grossesse, elle double le risque de coliques.4,5 Cela est probablement dû au fait que la fumée augmente la sécrétion de motiline, une hormone impliquée dans la motilité (le “mouvement”) de l’estomac. Chez les enfants avec des coliques, on a constaté que cette hormone est en moyenne plus élevée que chez les enfants n’en ayant pas.

Si c’est un premier enfant

Le risque est plus élevé dans ce cas.3 On peut imaginer que le manque d’expérience des parents en soit en partie responsable. Cela semble cohérent avec les approches comportementales évoquées plus bas.

Facteurs de risque liés à la mère

Il semble qu’il y ait une augmentation3 du risque de coliques chez le nourrisson si la mère :

    • a reçu des suppléments de fer durant la grossesse;
    • souffre de migraine;
    • avait un haut BMI avant de tomber enceinte;
    • avait un syndrome prémenstruel (symptômes divers qui apparaissent quelques jours avant les règles);
    • a en général des douleurs liées à l’apparition des règles;
    • a une grossesse tardivement (si elle est plus âgée, le risque est plus élevé);

NB: Nous ne recommandons pas de changer quoi que ce soit à votre médication sans en parler au préalable avec votre médecin.

Les facteurs de risque mentionnés ici ne justifient pas un arrêt du traitement qui, s’il est interrompu, pourrait avoir des conséquences plus graves que l’apparition de coliques chez votre enfant.

Quelles sont les causes des coliques ?

Elles sont actuellement mal connues voire inconnues et probablement multifactorielles. De ce fait, beaucoup de causes possibles ont été évoquées :

  • l’immaturité de l’intestin;
  • une mauvaise interprétation des pleurs par les parents et un bébé qui réagit en conséquence;
  • une intolérance à certaines protéines dans le lait de vaches;
  • un déséquilibre de la flore intestinale;
  • l’immaturité du système digestif;
  • une intolérance au lactose;
  • une manifestation d’un développement émotionnel normal;
  • l’immaturité du système nerveux central;
  • des migraines.

Combien de temps durent-elles ?

Le point culminant des coliques se situe vers 6 à 8 semaines après la naissance. Elles se terminent dans environ 50% des cas vers 3 mois et dans 90% des cas, elles ont complètement disparu vers 9 mois.

Que peut-on faire ?

Il n’existe pas à proprement parler de solution unique. Les solutions évoquées ici sont diverses et il faudra probablement en tester plusieurs pour trouver ce qui est efficace pour votre enfant.

Veuillez noter que ce que ce que nous mentionnons ici comme « ce qui marche » a été supérieur dans des études par rapport à un placebo. Si vous utilisez ces solutions, vous avez plus de chances de soulager votre enfant. « Ce qui ne marche pas » signifie que les études n’ont pas trouvé de supériorité du traitement utilisé par rapport à un placebo.

Nous aurions évidemment tendance à vous conseiller de commencer par les méthodes efficaces et à vous diriger ensuite vers les autres qui sont également susceptibles d’aider.

Il faut toutefois garder à l’esprit que les études qui ont été effectuées sur le sujet sont en règle générale relativement petites.

Les solutions qui marchent

Diminuer la stimulation

Une approche qui semble fonctionner consiste à réduire la stimulation du nouveau-né.6

Les points importants et parfois un peu paradoxaux de cette méthode sont les suivants:

  • Prendre moins souvent l’enfant dans les bras pour essayer de le calmer;
  • éviter d’essayer de le nourrir en réponse à chaque cri;
  • utiliser une lolette fréquemment;
  • mettre une musique de fond douce et répétitive (type boîte à musique);
  • emmailloter l’enfant (des explications ici);
  • le bercer, si possible sans le porter (par exemple dans un transat);
  • éventuellement utiliser une bouillotte tiède ou un biberon tiède à appliquer sur son ventre;
  • laisser l’enfant pleurer lorsque les pleurs ne sont plus tolérables par les parents.

Les auteurs mentionnent également que les parents doivent apprendre à ne pas répondre à chaque gémissement (sans toutefois diminuer leur affection pour l’enfant) et qu’il est important de vérifier si la technique de nutrition du bébé est adéquate dans le cas où le bébé est nourri au sein (dans l’idéal avec une consultante en lactation).

L’approche de Taubman – la communication problématique entre les parents et le bébé

Un médecin nommé Taubman a émis l’hypothèse que les coliques sont dues à une mauvaise interprétation par les parents des pleurs de leur enfant. Ceci entraîne une réaction de leur part qui est inappropriée et donc inadaptée à ce dont le nouveau-né a besoin.7

Pieds de bébé en coeur

Les 5 besoins du nourrisson

Taubman a énuméré les cinq besoins principaux du nourrisson:

  • manger;
  • être porté;
  • avoir une interaction, être stimulé;
  • têter;
  • dormir.

Il a donc demandé à un certain nombre de parents dont l’enfant avait des coliques de noter scrupuleusement dans un agenda tout ce qu’ils faisaient pour leur enfant durant plusieurs semaines. Les pleurs, leurs durées et ce qu’ils ont entrepris ont également été consignés.

Les résultats ont été ensuite analysés.

Des découvertes intéressantes

Grâce aux données récoltées par les parents, il s’est rendu compte que ceux-ci ne répondent pas toujours de manière adéquate aux pleurs, ce qui entraîne une insatisfaction du nouveau-né, et donc des pleurs supplémentaires.

Réagir rapidement

Le premier conseil donné par ce chercheur est d’essayer de répondre rapidement aux pleurs. Ne pas attendre en “espérant que ça passe”. En effet, lorsque le bébé pleure et voit que personne ne s’occupe de lui, il a tendance à se stresser d’autant plus et à pleurer plus fort. En plus, il sera plus difficile et plus long de le satisfaire, même si on lui donne ce qu’il désire.

L’attitude du “laisse-le pleurer, ça lui fera les poumons” est donc clairement à bannir. D’autre part, un enfant qui remarque qu’on s’occupe de lui dès les premiers pleurs sera plus enclin à envoyer quelques “avertissements” (bruits, gémissements) avant de se mettre à pleurer, ce qui est plus agréable pour tout le monde.

En revanche, il est vivement conseillé aux parents de faire appel à quelqu’un d’autre (un membre de la famille ou un voisin par exemple) si ils sont tellement épuisés/énervés par les pleurs qu’ils sentent qu’ils pourraient en perdre leurs moyens. Il semble que les coliques augmentent le risque de syndrome du bébé secoué.

Donner à manger un peu plus tôt

Les parents apprennent souvent à nourrir leur bébé toutes les 3 heures. Or, il arrive que celui-ci pleure un peu trop tôt par rapport à l’horaire prévu. Cela perturbe parfois les parents qui ne s’imaginent pas qu’il puisse déjà avoir faim. En donnant à manger un peu plus tôt que prévu, on peut fréquemment réduire les pleurs. Ceci est particulièrement vrai pour les enfants nourris au sein pour lesquels les horaires peuvent être plus irréguliers. Mais dans l’étude, cela restait valable pour les enfants nourris au lait en poudre.

Lorsque votre enfant pleure, réfléchissez à quand il a été nourri pour la dernière fois. Si c’était relativement récent (1 heure avant par exemple), alors ce n’est vraisemblablement pas de la faim. En revanche, si l’horaire est plus raisonnable, alors vous pouvez essayer de le nourrir plus tôt.

Ne pas oublier de stimuler l’enfant

On oublie parfois qu’un bébé a besoin d’être stimulé. Cela implique d’avoir un contact visuel avec lui, de jouer avec lui, de lui lire une histoire, de le balader ou de lui montrer des choses, bref, de le distraire.

Bébé qui s'amuse avec sa mère

Si votre bébé s’occupe tout seul sur son tapis d’éveil depuis un moment et qu’il commence à gémir, peut-être faudrait-il que vous essayiez d’interagir avec lui. Par exemple, en venant jouer avec lui, ou alors en lui racontant une histoire, ou alors encore en le portant et en faisant une petite promenade dans la maison avec lui.

Le besoin de téter

Un nourrisson a besoin de téter. Cela le tranquillise. Il ne faut donc pas hésiter à lui présenter la lolette s’il a déjà mangé à sa faim. Certains bébés n’aiment pas la lolette. On peut alors essayer de lui donner le doigt à sucer en plaçant l’ongle du côté de la langue.

Être porté – on l’oublie souvent

Il s’agit d’un besoin qu’on néglige souvent. Pourtant, un nouveau-né apprécie d’être porté. Cela le rassure et lui permet de changer sa perspective. Il voit d’autres choses lorsqu’il est porté.

On peut le porter dans les deux sens. C’est-à-dire face contre soi, ce qui permet des échanges avec le porteur, mais également face vers l’extérieur, pour découvrir le monde.

Bébé porté

Dormir

Cela paraît bête, mais un bébé pleure parfois avant de s’endormir parce qu’il est fatigué. On peut voir quand il est fatigué en regardant ses expressions. Les yeux en partie fermés par exemple. Les premières semaines, un bébé à des horaires de sommeil très irréguliers notamment car il ne produit pas encore de mélatonine (une hormone impliquée dans le sommeil et le rythme jour-nuit).

Bébé qui dort

À partir de 2 mois, il commence à faire ses nuits. Une bonne suggestion est d’essayer d’avoir une certaine routine afin qu’il s’habitue à s’endormir vers la même heure. Au début, c’est difficile, mais petit à petit, il s’habitue.

Dans la mesure du possible, il faut réduire les stimulations autour de l’heure du coucher. Baisser la lumière et diminuer les sons forts. Certains bébés n’arrivent pas s’endormir dans les bras de leurs parents, particulièrement s’ils sont portés et bercés. C’est une “erreur” qui a été constatée à plusieurs reprises par Taubman.

Il ne faut pas oublier non plus qu’un bébé fait des siestes régulièrement durant la journée. Si le bébé ne veut pas manger, ne veut pas être stimulé et ne veut pas être porté, alors cela peut signifier qu’il aimerait dormir. Vous pouvez donc le mettre au lit et essayer de diminuer la stimulation comme mentionné plus haut.

Une tisane à base de plantes, un remède naturel qui fonctionne

Une étude réalisée sur 68 nouveaux-nés a étudié les effets d’une tisane à base de 5 plantes sur leurs coliques. Le mélange était constitué de camomille, de verveine, de réglisse, de fenouil et de mélisse.

feuilles de mélisse officinale

Mélisse officinale – photo de JoJan License CC BY-SA 3.0

Les effets ont été positifs et la qualité de l’étude a été jugée bonne par certains auteurs.8,9

La quantité de tisane dispensée au cours de l’étude était d’environ 32 ml par kg et par jour et elle était donnée en 2 fois. Cela signifie donc environ 16 ml par kg le matin et la même dose le soir. Environ 57% des enfants dans le groupe traité avaient une réduction significative des coliques après 7 jours de traitement.

Aucun effet secondaire n’a par ailleurs été rapporté.

Une autre étude a utilisé une préparation similaire en 2005 contenant des extraits de mélisse, de camomille et de fenouil. Cette fois, les coliques ont diminué chez presque 86% des bébés étudiés. Le nombre d’heures de pleurs est passé d’environ 3h20 par jour à environ 1h20, soit 2h de pleurs en moins par jour.2

Il est toutefois préférable de discuter avec votre pédiatre de cette approche. En outre cette tisane devrait être donnée en complément du lait, mais en tout cas pas en remplacement de celui-ci.

Les probiotiques, une approche prometteuse

Escherichia Coli, une bactérie de l'intestin

Récemment, des chercheurs ont étudié la composition du microbiote intestinal (aussi appelé flore bactérienne) de bébés atteints de coliques et l’ont comparée à des bébés n’ayant pas ce problème. Ils ont découvert que la flore bactérienne des bébés affectés comportait plus de bactéries coliformes, un sous-groupe de bactérie que l’on trouve dans l’intestin.

D’autres études ont montré qu’une colonisation inadéquate par des lactobacilles pouvait favoriser la production de coliques. Certaines espèces de lactobacilles semblent les favoriser, alors que d’autres pas.

Plusieurs études ont donc étudié la supplémentation de bébés affectés par des coliques par une bactérie nommée Lactobacillus reuteri (souches 55730 et DSM 17938). Cette bactérie à la propriété de sécréter des substances qui ont un effet limitant sur la croissance des coliformes. 10–12

Y a-t-il une différence entre l’allaitement maternel et les laits en poudre ?

Selon une étude publiée en 1995, non. Apparemment, il n’y a pas de diff9érence dans ce domaine entre les deux.13

Attention, si vous allaitez, il n’est pas conseillé de passer au lait en poudre car vous perdrez de nombreux bénéfices pour votre bébé et pour vous-même.

Y a-t-il de meilleurs laits en poudre que d’autres ?

Les laits HA et le lait de vache

Dans le cas où vous n’allaitez pas, plusieurs études ont montré que les laits de type hypoallergéniques ou “HA” semblent améliorer les symptômes de coliques. En ce qui concerne les laits pour bébés à base de soja, ils n’ont pas montré de bénéfice par rapport aux laits classiques. Les laits pour bébés sans lactose n’ont pas non plus été efficace (voir le paragraphe sur le lactose). Dans ces études, il ressortait également que le fait d’éviter les laits pour bébés à base de lait de vache était bénéfique.13

Vous venez de lire qu’il faut éviter les laits à base de lait de vache et ce que vous allez lire va vous paraître contradictoire. Les laits hypoallergéniques contenant des protéines de lait de vache hydrolysées semblent donner de bons résultats.

On retrouve ces protéines par exemple sous le nom “hydrolysat de caséine” dans la description des ingrédients du lait. Pour simplifier, on dira que la caséine est le nom donné à la majorité des protéines que l’on trouve dans le lait.

Ne venons-nous pas d’affirmer qu’il faut éviter le lait de vache ? Si, mais seulement si les protéines n’ont pas été hydrolysées .

Mais alors, que signifie « hydrolysées » ?

Les protéines sont des chaines d’acides aminés (un peu comme une chaîne métallique avec ses maillons). Ces chaînes ont une certaine activité lorsqu’elles sont entières. Pour éviter cette activité et pour les rendre plus digestes, on peut les couper en petits morceaux. D’autre part, réduire leur taille permet également de réduire leur potentiel allergène. C’est la raison pour laquelle les laits HA contiennent en général des protéines sous une forme hydrolysée.

Il existe également des laits contenant un hydrolysat de lactosérum (ou petit-lait), ce qui est comparable à la caséine. Les résultats sont les mêmes que pour l’hydrolysat de caséine.

Les laits les plus efficaces pour réduire les coliques semblent être les laits HA à base de protéines de lait de vache.

Les laits à base de soja

Une étude a obtenu des bons résultats chez des bébés avec

photo de graines de soja

Graines de soja

de sévères coliques.14 Les auteurs ont tout d’abord donné du lait à base de soja aux enfants, puis, s’il n’y avait aucun résultat, un lait standard de type HA. Ils ont obtenu une réduction des pleurs chez 95% des enfants.

Par contre, d’autres études ont obtenu par la suite des résultats plus modérés avec le lait à base de soja.9 Les preuves de leur efficacité sont actuellement moins bonnes que celles pour les laits HA à base de lait de vache.

Si votre enfant est intolérant aux protéines de lait de vache, cela semble une bonne option. Toutefois, il faut savoir que le soja est potentiellement allergène. Discutez-en avec votre pédiatre avant de l’introduire chez votre enfant.

Les laits à haute teneur en fibres

Il existe des laits contenant une haute teneur en fibre de soja. Ces laits n’ont pas montré de diminution significative des pleurs par rapport à un lait classique.

En combien de temps peut-on espérer une amélioration avec ces laits ?

De bons résultats ont été obtenus entre 7 et 14 jours après le début de l’utilisation de ces laits. Il faut donc être un peu patient.3

Une diète hypoallergénique pour la maman, une méthode qui a un intérêt, mais qui est difficile à appliquer

Une étude a montré que l’éviction du lait de vache, des oeufs et du poisson du régime des mères allaitantes semblait diminuer les coliques de leur nourrisson et ce, particulièrement si les parents ont des allergies ou souffrant d’atopie (il s’agit d’une prédisposition génétique aux allergies).13

On sait d’ailleurs que certains constituants du lait de vache peuvent passer dans le lait maternel. Toutefois, ces études n’étaient pas idéalement dessinées car ces constituants se retrouvent durant au moins une semaine dans le lait maternel après l’arrêt de leur consommation. Or, la plupart de ces études n’ont pas respecté ce délai.

On ne peut donc pas être certain du succès de cette approche, mais cela vaut le coup d’essayer car les résultats mesurés ont été assez bons. On peut imaginer que la concentration de ces constituants a diminué au cours de la semaine d’arrêt, ce qui a peut-être permis de constater un bénéfice sur une aussi courte période.

L’élimination des protéines de lait de vache, des œufs et du poisson de l’alimentation reste tout de même difficile étant donné la fréquence de ceux-ci dans les produits que l’on consomme au quotidien. C’est la plus grosse difficulté de cette approche.

Une petite remarque: le fait de consommer du lait sans lactose ne sert à rien. Ce sont les protéines du lait de vache qui semblent ici incriminée. Lisez donc le paragraphe qui suit.

Les approches qui n’ont pas (encore) fait leurs preuves

Le lactose, un coupable tout désigné qui n’en est pas un

Le lactose est un glucide que l’on trouve notamment dans le lait. Il est constitué de deux molécules liées entre elles (un glucose et un galactose). Si ces deux molécules sont facilement absorbées lorsqu’elles ne sont pas liées, elles ne le sont plus lorsqu’elles sont connectées entre elles comme dans le cas du lactose. Pour cette raison, il y a dans le tube digestif une enzyme, appelée lactase, qui coupe le lactose en deux, pour le rendre digestible. Si cette enzyme est absente ou alors est présente en trop petite quantité, il y a une intolérance au lactose.

Molécule de lactose

Molécule de lactose

Le lait maternel et le lait en poudre contenant tous deux du lactose, une hypothèse à été émise selon laquelle ce sucre pourrait être mal digéré et donc responsable des coliques. Plusieures études ont tenté de déterminer si cela était vrai. Certaines ont donc vérifié si l’utilisation de lait pour bébé sans lactose était bénéfique. D’autres ont tenté de donner des enzymes aux bébés permettant de digérer le lactose. D’autres encore ont essayé l’approche du régime sans lactose pour les mères allaitantes cette fois, ce qui est inutile car le lactose que l’on mange ne passe pas dans le sang et donc dans le lait maternel, et ce, que la mère soit ou non intolérante au lactose. Malheureusement, aucune de ces approches n’a été efficace.3,15

Toutefois, les études ont été réalisées sur peu de patients. Si un bébé est intolérant au lactose, on peut imaginer que ces mesures aient un effet. Si l’anglais ne vous dérange pas, vous pouvez consulter cette page.

Le siméthicone, un traitement prometteur en théorie mais qui ne fonctionne pas

Le siméthicone est un médicament utilisé dans le cas des ballonnements et des gaz chez l’adulte et l’enfant. C’est un agent anti-mousse, car il permet d’augmenter la solubilité des gaz dans l’eau. Comme il a souvent été constaté que les nourrissons touchés par les coliques avaient également des gaz, il était nécessaire de vérifier que cela pourrait être une solution efficace. Hélas, les études n’ont pas montré de bénéfices avec ce traitement.9,15

Ostéopathie et chiropratique, pas de preuve non plus pour le moment

Ostéopathie et chiropratique ne semblent pas efficaces. Plusieurs études vérifiant si les manipulations de ces praticiens étaient efficaces ont été passées en revue. Dans une partie de celles-ci, les parents avaient assisté au traitement de l’enfant, alors que dans l’autre, les parents ne savaient pas si l’enfant avait été traité ou non. Lorsque les parents étaient au courant, les manipulations étaient efficaces. Par contre, lorsqu’ils n’étaient pas au courant, l’effet disparaissait. L’étude ayant analysé tous ces résultats conclut qu’il n’y a donc qu’un effet placebo. En revanche, l’étude mentionne que les effets secondaires n’ont pas été étudiés ou répertoriés. On ne sait donc pas si cette approche est sûre ou non.16

L’acupuncture, à priori, pas efficace

Une étude menée en Norvège n’a pas montré d’efficacité lors d’un traitement par l’acupuncture.17

Les massages du bébé

Masser son bébé est une approche intéressante mais qui n’a hélas pas montré de bénéfices dans le domaine des coliques pour le moment.16

Augmenter le portage du bébé

Une étude a vérifié si l’augmentation du portage du bébé seule avait un impact. Malheureusement, il n’y a pas eu d’amélioration du côté des coliques. En revanche, si le portage est utilisé dans une approche globale, il peut être bénéfique.19

Lisez le paragraphe sur l’approche de Taubman.

Faire un tour en voiture avec votre nourrisson, une approche qui ne fonctionne vraisemblablement pas

Les bébés s’endorment souvent en voiture. C’est peut-être ce qui a poussé certains auteurs à concevoir une machine reproduisant les vibrations et les bruits d’une automobile dans laquelle était placée le nouveau-né. Malheureusement, cette approche n’a pas montré de bénéfices.20

Conclusion

En tout premier lieu, il est important que le pédiatre vérifie qu’il s’agit bien de coliques, afin d’éviter de passer à côté de quelque chose d’autre.

Ensuite, nous vous recommandons d’essayer l’approche de Taubman et de diminuer la stimulation du bébé. Elle permet également d’approcher son enfant avec un état d’esprit différent et de mieux le comprendre.

Si vous n’allaitez pas, il vaut peut-être la peine de tester un lait de type HA. Vous pouvez également essayer de diminuer votre consommation d’allergènes, bien qu’une telle approche nous semble difficile à respecter sur le long terme.

Vous pouvez ensuite essayer de lui préparer une tisane à base des différentes plantes mentionnées plus haut, tout en sachant que cette tisane ne doit pas remplacer le lait, mais qu’elle doit être donnée en plus.

Si vous n’avez toujours pas de résultats, vous pouvez encore essayer de lui donner des probiotiques spécialement sélectionnés pour cela.

Dans le cas où cela ne suffirait pas, vous pouvez toujours essayer les autres approches mentionnées comme ne semblant pas fonctionner, comme la consultation d’un ostéopathe par exemple, ou alors l’utilisation du siméthicone.

Références

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